La Thaïlande à vélo
Vendredi 24 et samedi 25 janvier :
Tout juste de retour du Maroc mercredi, nous voilà ce vendredi de nouveau reparti après deux nuits passées à Marboué. Nous partons avec un ami Cyclo du Val de Saire, Philippe, qui nous a retrouvé ce jeudi. Nous sommes à l’heure pour retrouver à 9h30 à Roissy un groupe de Cyclo de la Fédération Française de Cyclotourisme. Nous serons ainsi un beau groupe de 18 personnes pour ce voyage. Nous voici après un voyage sans soucis vers 23 h en transit à Bangkok où nous devons prendre vers 8 h un avion vers Chiang rai. Nous avançons nos montres de 6 heures et nous voilà avoir passé une nuit sans sommeil. A Chiang Rai, sous une belle température de 28 degrés , nous prenons un bus, en compagnie de notre guide qui nous attendait, après avoir récupéré nos valises et échangés quelques euro en baht, la devise locale, pour nous rendre à Phayo où nous passerons une grande partie de notre séjour. Nous sommes époustouflés par la beauté du bus à 2 niveaux que nous empruntons constitués d’élégants salons au premier niveau et tout capitonné au second. Après avoir pris possession de nos chambre en fin de matinée nous partons à 13h30 déjeuner d’un bon plat de pâtes et crevettes dans un restaurant « la petite Thaïlande » local. Nous visitons ensuite la pagode locale, avec son bouddha de construction récente.
Le reste de l’après midi sera consacré à la prise en main des vélos. Habitués tous à nos vélos bien entretenus nous sommes un peu déçus par le manque d’entretien de nos cycles. Le vélo qui m’est affecté n’a plus de poignée droite, les vitesses des plateaux ne passent pas et il m’est trop petit. Pour d’autres des problèmes de chaîne, de selle, de plaquettes de freins usées, de gonflage… je change de vélo pour un restant en stock et en meilleur état que je peux mettre plus à ma taille en intervertissant une tige de selle avec celle d’un autre vélo. Après le dîner et avoir admiré les illuminations de la ville nous sommes pressés de trouver notre lit.
Dimanche 26 janvier. Nous voilà à 8h30 sur nos vélos pour une petite journée de pédalage mais qui va permettre de tester les vélos et de voir pour chacun où il en est de sa forme. Nous démarrons en fil indienne par securile long d’un grand boulevard déjà bien fréquenté. La première difficulté est de nous adapter à la conduite à gauche car ici nous sommes à la mode Anglaise. L’objectif du jour est de faire le tour du lac (6335 kms2). Nous nous arrêtons rapidement le long de ce grand axe pour visiter un temple pendant que certains s’emploient à réparer un premier vélo qui présente un problème. Repartis nous prenons quelques km après un chemin longeant le lac, moitié pierreux, moitié goudronné, et sommes surpris de rencontrer pelleteuses et camions travaillant à l’aménagement des berges alors que nous sommes un dimanche. Dans cette belle campagne nous faisons plusieurs pauses pour admirer le site et prendre des photos. Nous rencontrons peu de promeneurs et pas de cyclistes alors que cette voie est annoncée comme partagée et que de grands parkings avec râteliers pour ranger les vélos sont aménagés. Le midi nous déjeunons en pleine nature sous une paillote bien isolée puis après un moment de repos reprenons le chemin. De retour dans la banlieue de Phayao nous parcourons des routes bordées d’agréables pavillons et nous arrêtons, après la traverse pénible d’une quatre voie, visiter un nouveau temple. Après 26 km nous sommes de retour à l’hôtel vers 15h30 avec quartier libre jusqu’au dîner. Monique en profitera pour faire un croquis à l’extérieur sur son carnet de voyage pendant que je m’occuperai à mes photos. Vers 17h30 nous partons à pied sur la promenade longeant le lac et rencontrons jeunes et moins jeunes se promenant, faisant nombre de selfies et photos avec en arrière fond un soleil se couchant derrière de lointaines montagnes. La vie semble bien paisible, agrémentée avec quelques groupes jouant de la musique. Les photos de cette soirée seront je l’espère pour demain car à 6 heures ce lundi matin je ne retrouve pas mon appareil photos dans la chambre. Inquiétude à suivre…
Lundi 27 juillet. Bonne nouvelle, mon appareil photo était de retour à la réception de l’hôtel… soulagement. Donc quelques photos ci-après de la soirée du 26 ou nous avons dîner dans la rue en achetant directement sur le marché à la mode locale.
Pour ce jour départ à 8h30, nous partons sous un ciel gris et plus frais que la veille. Nous traversons la banlieue pavillonnaire puis empruntons sur quelques km un grand axe avant d’emprunter des petites routes dans la campagne. Pause près d’un temple où nous apprenons avec notre guide locale (qui nous attend en voiture aux endroits des pauses) les rudiments des prières bouddhistes. Après le déjeuner nous sommes rapidement, et pour plus d’une quinzaine de km, sur un chemin terreux, sableux, caillouteux et bien poussiéreux. Rapidement nous gravissons de belles montée où une des plus difficiles, 14% de pentes, oblige une partie du groupe à mettre pied à terre et à pousser son vélo. Nous redescendons vers la ville dans une belle vallée relativement verte où nous rencontrons beaucoup de troupeaux et vergers. Retour vers 17h après 50 km parcourus dont une partie assez raide. Nous serons bientôt prêt pour les dénivelés qui nous attendent prochainement. Après le dîner bien frisqué chacun est pressé de retrouver sa chambre.
Mardi 28 janvier. A 8h30 avec une température légèrement supérieure à la veille et avec le soleil revenu, nous prenons la direction du lac de Leng Saï. Par une route peu circulée mais faite de petites bosses répétitives qui usent les organismes, nous longeons les forêts d’hévéas et nous arrêtons dans l’une d’elle pour la visiter avec notre guide Supart. Nous poursuivons le long de rizières et cultures maraîchères. Après le repas au bord du lac, nous visitons le marché typique de Mae Chai qui nous permet de nous immerger dans la vie locale. De retour par une route parfois bien monotone et plus circulée nous retrouvons Phayao. 65 km seront ainsi parcourus ce jour.
Mercredi 29 janvier. Nous voilà sur nos VTT en direction de l’université Phayao qui se situe en pleine campagne à une bonne distance de la ville. Après un parcours relativement plat nous attaquons quelques belles montées. Nous découvrons un site immense, moderne, où de beaux bus électriques transportent les étudiants. Ceux-ci dans leur tenue et comportement semblent bien similaires aux nôtres. Elle est consacrée à la science, aux arts, à la technologie etc. et abritent plus de 4000 étudiants. Nous visitons son temple.
Nous repartons par de gros dénivelés pour nous rendre au bord d’un lac où nous devons déjeuner. Nous n’y retrouvons pas notre guide et son véhicule, celui-ci vient finalement nous rejoindre pour nous expliquer que nous devons redescendre par d’où nous venons car le restaurant se situe quelques km plus bas. Après le repas, pour éviter de remonter, nous prenons un beau chemin plat qui retrouvera notre route plus loin. Nous découvrons alors de très belle rizières qui ne nous ferons pas regretter les montées prévues. L’une d'entre nous, Isabelle, perd son pédalier et devra rentrer en voiture avec le guide qui est appelé pour la récupérer. Dans la campagne je constate l’évolution de l’habitat ou maintenant de belles demeures côtoient les anciennes maisons traditionnelles sur pilotis Apres la visite d’un temple et de retour vers 17 heures, et 66 km réalisés,nous passons une soirée identique à la précédente. Demain c’est jour de visite et nous devons prendre un bus à 5h30. Alors dodo…
Jeudi 30 janvier.
aujourd’hui c’est un jour de repos vélo et nous partons à 5h30 pour rejoindre Chiang Mai. Cette ville de 115 000 habitants est située dans les montagnes au nord de la Thaïlande. Il nous faudra 3 heures pour la rejoindre en comptant la demie heure que nous avons passé en cours de chemin pour déjeuner dans un centre commercial où se côtoient les grandes marques internationales. Forte de son riche passé culturel et religieux cette ville recense des centaines de temples Bouddhistes. Nous en visiterons les principaux. Nous déjeunerons au buffet d’un restaurant abritant une ferme d’orchidées et de papillons. Ensuite visite de quelques artisanats locaux, bijoux en or puis argent, atelier de soieries, bois, meubles, ombrelles et autres bibelots. Avec Monique noudne sommes pas motivés par les affaires qui nous sont proposées hormis quelques dessins sur nos objets. Nous prendrons le chemin du retour pour arriver au dîner à 20 heures et ensuite profiter de la nuit afin d’être prêt à affronter les montagnes de demain.
Vendredi 31 janvier. .Nous partons par une route relativement plate sur une vingtaine de km. Ensuite nous abordons les premières pentes nous menant au col des dinosaures situé à 900 m d’altitude. Nous monterons avec nos lourds VTT sur une douzaine de km, chacun à son rythme, sur des pentes soutenues. Au col nous découvrirons un beau panorama mais aucune trace de dinosaures ni de leurs fossiles. Nous tournerons sur une petite route descendante bien cimentée et circulerons dans une belle vallée verdoyante, à travers des villages et cultures agricoles, bordée de maisons traditionnelles. Apres avoir assisté au battage du maïs, nous sommes reçu en invités d’honneur dans un restaurant agricole. Après le repas nous assisterons à des danses traditionnelles réalisées par les femmes du village (et nous y initierons, en vidéo pour plus tard), visiterons au même endroit la culture des champignons, l’élevage de criquets destinés à l’alimentation, le jardin des papayes… un bel exemple de diversification dirigé par une dynamique femme. Notre hôte nous conduira à travers le village jusqu’à l’école où nous pourrons rencontrer les enfants et leurs institutrices. Un peu plus loin nous avons ensuite visiter une petite caféiculture bien artisanale. Dans cette vallée nous avons passé l’un des plus sympathiques moment de notre séjour. Mais il nous a fallu reprendre nos vélos, remonter cette vallée dont la dernière pente nous a fait, pour une grande partie du groupe, mettre pied à terre. Le col retrouvé quel plaisir de redescendre vers la vallée. De retour à 18 h après avoir parcouru 75 km, nous somme heureux de retrouver la douche puis un excellent repas.
Samedi 1 février. MLa difficulté du matin c’est pour notre accompagnateur de la FFCT, Thierry, de trouver un vélo en état pour tout le monde. Le stock s’épuisant le recours à un loueur s’avère nécessaire pour l’un des participants. Dans la journée un nouveau problème de pédalier se présentera ainsi qu’une une première crevaison. Le circuit se déroulera sur un terrain plat, par des voies goudronnées et quelques chemins dont une portion s’avérera un peu plus technique. Nous ferons la rencontre d’un moine bouddhiste qui nous enseignera quelques fondamentaux. Nous roulerons quelques temps le long de la rivière Ing à travers villages et rizières avec quelques arrêts dans des temples qui sont ici largement aussi nombreux que nos églises. Chaque village en ayant au moins un. 69 km pour cette journée. Le soir nous profitons du marché du samedi, qui est un beau moment festif et familial avec sa grande scène musicale, pour dîner dans la rue. La population est joyeuse, tranquille et aucun débordement n’est à constater. Aucun alcool n’est vendu sur le marché et la notion de bar n’existe pas…
Dimanche 2 février. Ce matin de nouveau sur nos vélos nous faisons une première pause dans un temple où le moine Bouddhiste nous attend pour nous offrir et attacher au poignet un bracelet rouge porte bonheur tout en nous apportant sa bénédiction. Après des petites routes et chemins nous abordons une belle montée de 5 kms à travers la forêt pour rejoindre une cascade. Compte tenu du manque de pluie la cascade ne nous délivre plus qu’un ruisseau où nous nous rafraîchissons gaiement. Nous redescendons la route avec plaisir ce qui nous permettra de sécher nos vêtements. Aprés le déjeuner dans une petite auberge locale nous poursuivons notre chemin avec le maintenant traditionnel problème de pédalier. Mon vélo grince, cogne, grogne mais pour le moment tient le coup, il ne lui reste plus qu’une journée à faire avec moi. De retour après 68 km et un moment de repos nous prenons le traditionnel apéritif et nous rendons ensuite dans une auberge où un orchestre joue une musique plutôt rock et moderne. Nous nous laisserons aller à danser un slow et du rock au plus grand plaisir de la population locale pour laquelle nous devenons l’attraction.
Lundi 3 février. Nous voici de nouveau à rouler pour réaliser nos 50 derniers km à travers rizières, prairies, villages, sous une température d’environ 33 degrés. Nous roulons calmement pour profiter de ces derniers moments sur un terrain relativement plat avec toutefois une belle montée dans un chemin pour rejoindre un lac. La fatigue se fait sentir et nous sommes plusieurs à terminer le dernier raidillon pierreux à pied. De même après une nouvelle montée sur route et le repas pris dans un centre commercial bien désert nous serons qu’une moitié à gravir les marches nous menant au temple Wat Ananlayo. Ce temple est immense et est composé de multiples bâtiments de styles divers. Seul 4 cyclistes aguerris auront le courage de reprendre le vélo pour aller découvrir une partie située bien plus haut sur la colline. Nous sommes heureux de reprendre la descente qui nous mènera au bord du lac puis à l’hôtel où nous abandonnerons nos vélos. Ils auront besoin d’une bonne révision avant d’accueillir de nouveaux voyageurs. En chemin nous visiterons une vannerie artisanale. Nous dînerons d’un beau poisson grillé tant souhaité depuis plusieurs jours par notre ami Gerard. Demain nous quitterons notre hôtel actuel et prendrons le bus pour deux jours de visites touristiques.
Mardi 4 février. Nous quittons Phayao définitivement en bus pour nous rendre à Chiang Rai. Nous visitons a 10 km du centre le temple blanc de construction récente puisque les travaux ont commencé en 1997. Il est atypique et bien que consacré à la religion Bouddiste son aspect blanc, incrusté de petits morceaux de mosaïque brillants nous faits penser à un parc d’attraction de type Disney. Nous nous rendons ensuite au bord de la rivière Kok où une pirogue nous emmènera à la rencontre des habitants des ethnies Karens du village de Ban Ruammit où je ferai une rencontre amoureuse avec un boa. Sur le fleuve nous constatons les dégâts et l’érosion due à une catastrophique inondation le 13 septembre 2024. Retour à Chiang Rai ou nous prendrons possession de nos chambres, dînerons sur le marché d’une bonne soupe et pour moi de calamars grillés. Nous nous laisserons détendre par une séance de massage Thaï avant de retrouver notre hôtel.
Mercredi 5 février. Ce matin nous nous rendons au temple bleu dont la construction a commencé en 2016. Mes commentaires sur le temple blanc d’hier sont tout à fait appropriés pour ce temple. Cependant j’y ai ressenti un caractère mystique plus important et été plus impressionné. Ensuite, après avoir visité une région de culture du thé, nous nous sommes rendus au confluent des rivières du Mékong et Ruak dans le triangle d’or « Thailande, Laos, Birmanie ». Une pirogue nous fera traversé jusqu’au Laos où un immense complexe immobilier est en construction avec des centres commerciaux abritant les renommées grandes marques internationales. Mais tout cela semble bien vide, complètement désert, hormis les quelques touristes en pirogue amenés sûrement par obligation pour nous inciter à dépenser nos Baths restants. Cette ville me semble être une façade inutile et un gâchis économique et écologique… au moment de repartir notre guide est interpellé par la police pour un contrôle de ses papiers professionnels et après un moment d’attente nous repartons sans lui. Ce lendemain matin, au moment où j’écris, il vient de nous rejoindre tout étant arrangé. Ouf, nous sommes heureux pour lui car il a était un guide accueillant, souriant, cultivé, intentionné et a su rendre notre séjour agréable. Nous reprendrons l’avion ce 6 février à 15 heures et garderons un bon souvenir de ce voyage. Toutefois nous regrettons de ne pas l’avoir fait à une saison plus favorable (hormis la météo et la température bien appréciable). En effet cette période est sèche et peu favorable à la découverte des fruits, la récolte des champs et rizières et à la floraison.