Les nouveaux horaires des trains, une communication du groupe PS/PRG de la région centre

par Serge Fauve  -  10 Décembre 2011, 07:40  -  #Arguments Parti Socialiste

 

Cadencement ou décadence

Depuis près de quinze ans, la Région s'est fortement impliquée en faveur du transport ferroviaire. Elle s'y est engagée bien au-delà de ses compétences légales, notamment sur les infrastructures.
Cependant, notre engagement fort dans le développement de l'offre ferroviaire ne saurait nous attribuer des responsabilités qui ne sont pas les nôtres comme le laissent à croire certains. Notre action répond à une volonté de mettre à disposition des usagers un service public performant et durable ; pas à une obligation de palier les insuffisances de l'Etat, actionnaire unique de Réseau Ferré de France -RFF- et de la SNCF.

Le cadencement
Cette réforme -il faut le dire et le redire- est un projet national à l'initiative de l'Etat et porté par RFF gestionnaire et propriétaire des voies. Elle s'est faite à marche forcée sous la houlette de Nathalie Kosciusko-Morizet. Malgré les fortes réticences des Régions et même les réserves de la SNCF, il a été fait en quelques mois ce qui aurait dû nécessiter plusieurs années. Seul gestionnaire des " sillons ", RFF nous a imposé ses choix (et ceux de l'Etat qui veut faire rouler ses trains dits "d'équilibre du territoire", les fameux TET, sans se soucier des dessertes locales), sans discernement, sans concertation et sans anticiper les conséquences sur la vie quotidienne des usagers, qu'ils soient salariés, lycéens ou étudiants...

La Région n'a eu cesse de dénoncer et déplorer cette manière de faire et a, avec énergie, demandé de nécessaires corrections au projet, essayant de réduire les conséquences négatives de cette réforme. Là où nous avons maintenu l'offre TER à bout de bras, la réduction des fréquences des TET, les horaires inadaptés ou la suppression des arrêts dans les petites gares pour laisser passer d'autres trains plus rapides, viennent minimiser nos efforts.

Des centaines d'usagers et d'élus se sont tournés vers la Région pour exprimer leur mécontentement. Nous les comprenons et les soutenons. Cependant, nous n'avons eu, dans les compétences qui sont les nôtres pour les TER, que peu de possibilité de corriger les conséquences des choix de RFF et du gouvernement et ce, au prix, pour les modifications arrachées, d'une augmentation de plus de 3 millions d'euros de la convention Région Centre/SNCF ; convention qui coûtera à la Région près de 130 millions en 2012.

Face à l'inquiétude, aux interrogations et aux revendications légitimes suscitées par ce projet et aux difficultés qui se profilent pour les usagers, le groupe des élus PS-PRG du Conseil régional s'est mobilisé et le reste encore aujourd'hui.

J'ai, avec les Présidents des groupes politiques de la Région, interpelé directement Nathalie Kosciusko-Morizet pour obtenir un rendez-vous. A ce jour aucune réponse ne nous est parvenue.

Nous sommes par ailleurs plusieurs élus à avoir écrit à Madame Eymieux, Directrice régionale de la SNCF, pour l'interpeler sur les points noirs précis de notre région. Nous avons aussi demandé à rencontrer Nicole Notat, médiatrice de la République, en charge du cadencement... aujourd'hui débordée.

Nous ne baisserons pas les bras. Ensemble, élus et usagers, nous devons rester unis pour que le cadencement tel qu'il a été pensé ne reste pas figé dans le marbre. Nous demandons d'ores et déjà que des évolutions aient lieu dès 2012. Nous ne rejetons pas le cadencement ; nous demandons simplement qu'il s'inscrive dans une vraie démarche de service public prenant en compte le besoin des usagers et des territoires.

La Région Centre, comme l'ensemble des Régions de France, est moteur dans le développement du ferroviaire. Elle finance les études pour les lignes nouvelles (Orléans-Châteauneuf-sur-Loire par exemple), elle achète de nouvelles rames, elle participe à la rénovation des gares (parkings, quais, accessibilité...) et aux investissements sur les lignes (électrification Bourges-Saincaize, rénovation de la ligne Le Blanc-Argent, réouverture Chartres-Orléans...). Elle aide aussi, par une politique tarifaire volontariste, les étudiants, apprentis, chômeurs et, à partir de janvier 2012, les salariés avec Mobillico .

Pour avancer sur ce grand chantier, nous nous devons, usagers, associations, Régions et Etat, d'être ensemble.

Ensemble, en 2012, nous y parviendrons. Je n'en doute pas !

  

Agnès QUATREHOMME
Présidente du groupe PS-PRG

 

 

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